Bernard CONTE et Marie FAURÉ

dimanche 9 janvier 2011

Bernard Conte quitte les Verts

Bernard Conte est une personnalité incontournable du paysage politique talençais. Comptant parmi les neuf élus d'opposition au sein du Conseil municipal dirigé par le Modem Alain Cazabonne, cet affable professeur d'université défend toujours vigoureusement des positions fortement marquées du sceau de l'écologie. Il était jusqu'à maintenant considéré comme le bras droit de Monique de Marco (chef de file des Verts talençais, vice-présidente du Conseil régional), Dominique Blanchard complétant le trio. Sauf qu'en fait de bras droit, il en était plutôt le bras gauche. M. Conte vient ainsi d'annoncer sa démission du groupe des Verts et par là-même du mouvement, affirmant regretter « le recentrage et les dérives de l'alliance », devenue fusion avec Europe Écologie.
Double lame « Lors de la première "dérive" Europe Écologie des élections européennes, je n'avais pas participé à la campagne pour signifier mon opposition à la démarche. Mais je pensais que cette alliance était ponctuelle. J'ai été à nouveau déçu de la voir reconduite pour les élections régionales auxquelles, pour cette raison, je n'ai pas été candidat à la candidature », explique- t-il.
L'élu écologiste n'est pas tendre : « Au-delà des idées, nous avons constaté des dérives pour moi intolérables : clientélisme, népotisme, déni démocratique. Lorsqu'avant l'été, on m'a proposé d'être le candidat d'Europe Écologie-Les Verts pour les prochaines cantonales, j'ai refusé. Depuis la fusion des Verts avec Europe Écologie, je suis libre de tout engagement puisque j'ai voté non au référendum et que je n'ai pas intégré la structure. »
« Écologiste antilibéral » Se définissant toujours comme écologiste antilibéral « pour faire simple », Bernard Conte estime donc que la structure des Verts a dérivé, en réaffirmant « ne pouvoir être dans le même parti politique » qu'une personne qu'il n'apprécie nullement, à savoir Daniel Cohn-Bendit.
M. Conte égrène les choix de ce dernier qu'il estime inacceptables : « Il est favorable au travail du dimanche, soutient que les jeunes peuvent se délocaliser et travailler pour moins d'un SMIC, considère la politique comme un métier, déclare la mondialisation nécessaire, est favorable aux délocalisations industrielles, déclare qu'un couple de retraités disposant de l'équivalent de deux SMIC ne vivrait pas si mal. »
Et encore : « Il dit que tout le monde est d'accord avec Claude Allègre pour dégraisser le mammouth, que des services comme le téléphone, les chemins de fer, la poste, l'électricité, n'ont pas de raison de rester dans les mains de l'État, qu'il n'y a pas de raison qu'il existe un service public de télévision, revendique d'être un libéral libertaire, etc. ». Fermez le ban.
Candidature possible « Je reste fidèle à mes idées d'écologie antilibérale. C'est le parti auquel j'ai adhéré qui a modifié ses orientations politiques et qui, de ce fait, m'a exclu. »
Au demeurant, il n'est pas encore exclu que l'on retrouve notre homme candidat aux élections cantonales de mars : « Je suis d'accord pour une candidature d'union, celle d'un candidat indépendant soutenu par des formations de la gauche "libérée". »
Patrick Faure (Sud-Ouest) 8 janvier 2011